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Rue ordinaire

Ma rue est sans grandes maisons,
sans tilleuls, sans oliviers, sans acacias.
Elle ressemble parfois à un arbre mort,
où viendraient se poser des oiseaux migrateurs.

Ma petite rue n’a pas de nom,
elle a ses joies et ses tracas ordinaires.
N’était-ce son regard que le soleil écorche,
elle serait restée à jamais loin du monde.

Je suis le seul passant de ma rue,
et ce n’est qu’au soir, quand le silence s’endort,
qu’elle se réveille, saisie de peur,
séduite par l’appel du lointain.

Aco Šopov, Confondu dans le silence (Слеј се со тишината), 1955
Traduit par Edouard J. MaunickAnthologie personnelle, 1994

Jasmina Šopova, fille du poète, se souvient de quelques anecdotes
et lit le poème « Rue ordinaire » (en macédonien)