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Šopov, à propos des relations sénégalo-yougoslaves*

Une date importante dans le calendrier des fêtes nationales yougoslaves: le 25 mai. C’est l’anniversaire du maréchal Josip Broz Tito, et en même temps la Journée de la Jeunesse Yougoslave.

Son excellence M. Aco Šopov, ambassadeur de la République Socialiste Fédérative de Yougoslavie, a bien voulu nous indiquer le sens de cette journée, et faire le point des relations sénégalo-yougoslaves.

Excellence, l’anniversaire du maréchal Tito coïncide avec la Journée de la Jeunesse Yougoslave. Cela paraît un symbole.

En effet, le maréchal Tito célèbre aujourd’hui ses 82 ans. Pour nous Yougoslaves, il n’est pas d’homme plus jeune et plus dynamique que lui. Il est la vitalité même du régime socialiste yougoslave, qu’il a édifié, et qui se veut en continuelle évolution. La révolution yougoslave est jeune, et le maréchal Tito veut être avec les jeunes, qui luttent pour un avenir meilleur. C’est tout le sens du symbole.

Le maréchal a été nommé récemment président à vie de la République Yougoslave. Quelles sont les raisons essentielles qui ont présidé à cette nomination?

Le maréchal Tito a lutté toute sa vie pour la Yougoslavie. Il a conduit la révolution socialiste yougoslave, et c’est sous sa direction qu’a été établi un régime autogestionnaire original. Le destin du maréchal Tito est donc lié à celui de toute la Yougoslavie. C’est pourquoi il a mérité d’être investi du mandat présidentiel illimité.

Que pensez-vous de l’expérience autogestionnaire que vous venez d’évoquer?

Cette expérience s’est réalisée progressivement, depuis deux décennies; et elle a été à la base d’une récente réforme de notre constitution. La nouvelle constitution yougoslave est la synthèse de cette expérience autogestionnaire au centre de laquelle se trouve l’homme producteur. Son objectif est de remettre aux ouvriers tous les moyens de production, afin de leur donner un rôle prédominant dans toutes les sphères de la vie sociale, économique, et politique du pays.

Dans cette perspective, le système représentatif classique dans les assemblées, tenant compte de la proportion d’individus représentés, sera remplacé par l’introduction d’un système de délégation qui accordera aux communes, régions et républiques un nombre égal de délégués. La base du système électoral devient la cellule autogestionnaire.

Pouvez-vous définir l’état actuel des relations sénégalo-yougoslaves?

Elles sont très bonnes. Il y a un mois, se réunissait une commission mixte sénégalo-yougoslave à Dakar. Cette réunion a permis de trouver les solutions adéquates pour développer ces relations. Je suis, quant à moi, convaincu que nous avons toutes les possibilités pour le faire.

Lundi prochain, se réunira le congrès de la ligue communiste yougoslave. Et je dois ici remercier l’UPS et son secrétaire général d’y envoyer une délégation. Cela montre le grand intérêt que l’UPS porte à notre parti. Au reste, il y a une parfaite entente politique entre nos deux pays, qui se traduit notamment par une identité de vue au sein des organisations internationales, comme l’ONU et le mouvement des Non-Alignés.

Et d’un point de vue strictement économique?

Jusqu’ici, les échanges commerciaux entre nos deux pays sont très modestes. Mais des accords ont été établis, qui devront intensifier ces échanges. Nous participerons à la Foire internationale de Dakar et ce sera l’occasion de mettre tous les documents au point.

Les échanges culturels sont-ils très développés?

Il y a actuellement en Yougoslavie, trois étudiants sénégalais en agronomie, et un, je crois, en mathématiques. Déjà, des Sénégalais ont été formés en Yougoslavie, dans les domaines de la pêche et des sciences politiques. L’année dernière, des élèves de l’Institut de Technologie Alimentaire de Dakar ont suivi dans notre pays un stage de perfectionnement. Et actuellement, huit techniciens yougoslaves travaillent à Cayar à un montage de matériel frigorifique. Mais, c’est pour une durée de quelques semaines seulement.

Quoi qu’il en soit, ma conviction reste que les échanges entre la Yougoslavie et le Sénégal peuvent être développés et ceci dans tous les domaines.
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* Entretien publié dans Le Soleil, 25.05.1974, sous le titre « Développons les échanges entre nos pays ». Propos recueillis par Ibrahima Gaye.