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Ultime prière de mon corps
Noir ton souffle, blanche la nuit,
les tempes gonflées de véraison.
Dresse-toi épée parmi ces corps alignés
avant de t’abattre aveugle de candeur.
Mais alors non plus, rien du jeu n’aura changé,
ni son mystère, ni même sa pudeur.
Et les herbes qui d’ombre t’envahiront
brûleront dans l’incendie de ta soif.
Аco Šopov, Non-être (Небиднина), 1963
Traduit par Edouard J. Maunick, Anthologie personnelle, 1994