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Septième prière de mon corps
Ta fervente menace, tes suaves malices
et tous tes doux mensonges, je les connais.
Ce jeu me serait-il aujourd’hui si pesant
que je me dénude devant toi jusqu’à douleur ?
Tu sais, il n’est ici aucune trace,
aucun rapace, aucun fauve n’y passe.
Sois miséricorde, soit tendresse et grâce
avec ce corps qui meurt à force d’attendre.
Ce corps ressemble à une gorge sèche,
hâlée par le soleil, craquelée de chaleur.
Ce corps endure tenace une faim de terre stérile.
Engendre-le à nouveau maintenant, mets-le au monde.
Аco Šopov, Non-être (Небиднина), 1963
Traduit par Edouard J. Maunick, Anthologie personnelle, 1994