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À défaut de lumière
À défaut de lumière,
prends-moi.
Que je sois nuit, nuit qui embrase
à te rendre point du jour.
À défaut d’amour,
prends-moi.
J’arracherai les prunelles de la nuit,
qu’astre tu deviennes et que tu flamboies.
À défaut de haine,
mais prends-moi.
Dans mon cœur un enfer tournoie,
siècles d’enfer.
À défaut de lumière,
prends-moi.
Et si je venais à te manquer
que ferais-je ?
sinon te contempler sans fin,
sinon brûler de toi.
Aco Šopov, Cinérémancien (Гледач во пепелта), 1970
Traduit par Edouard J. Maunick, Anthologie personnelle, 1994