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Јасмина Шопова: По-трагите на Ацо Шопов (Aco Šopov : Quêtes et enquêtes), Скопје, Сигмапрес, 2002 (илустрирана монографија)

Po-tragite na Aco Sopov

Le titre de ce livre est à la fois évocateur et difficile à traduire. Траги veut dire traces; потраги, quêtes; le trait d’union entre по et траги suggère qu’il s’agit d’une « enquête » sur l’oeuvre et la vie d’Aco Šopov, qui met en évidence ses quêtes littéraires. Le titre français le plus proche serait Aco Šopov : Quêtes et enquêtes.

Cette volumineuse monographie illustrée de 254 pages (format 30×23 cm.) a été publié à l’occasion du 20e anniversaire de la mort du poète, et dix ans après sa publication, elle a été à l’origine de l’idée de créer le site internet que vous êtes en train de parcourir, la Maison lyrique d’Aco Šopov.

A l’exception de l’introduction, l’auteure, Jasmina Šopova, n’a pas écrit un seul mot dans ce livre. Elle a juste assemblé les morceaux de cette mosaïque de textes, poèmes, critiques littéraires, traductions, documents d’archives, témoignages, lettres, photos… qui s’enchevêtrent de manière à donner une image, ou plutôt des images, de ce qu’a été la vie et l’oeuvre de Šopov.

monografija-3-glava-8Inévitablement, ce livre témoigne de toute une époque de l’histoire contemporaine de la Macédoine, dont le poète a été l’un des architectes. « D’aucuns trouveront ces pages de notre histoire désuètes, loin de l’actualité », écrit Jasmina Šopova. « A force de nous préoccuper du présent et de l’avenir – souci justifiable, s’il en est – nous oublions trop souvent de nous tourner vers le passé, sourds à ses messages, aveugles aux itinéraires qu’il a tracés, alors qu’ils contiennent sans doute plus d’une solution à nos problèmes actuels. »

« Les ‘nouvelles générations’ dans notre littérature poussent comme des champignon sous la pluie », écrivait Aco Šopov en 1965. « Elles poussent sur le principe ‘avant moi: le néant’, ‘après moi: le néant' ». Ce principe se fait périodiquement ressentir dans le milieu culturel macédonien, parfois de façon dramatique lors des tentatives de « tuer » tel ou tel autre père de la littérature macédonienne (à l’exception de Šopov). C’est pourquoi Šopova insiste, dans son introduction: « Ce livre se veut aussi une antidote de l’oubli qui se répand chez nous [en Macédoine] comme une épidémie ».

Quelques pages du livre à découvrir